Black Friday : pourquoi on boycott ?

Vous allez me dire, le Black Friday c’est THE moment pour faire de bonnes affaires, préparer Noël, se faire plaisir, acheter la grosse TV dont on a envie, s’offrir un nouveau robot pour la cuisine parce que celui qu’on a est un peu vieux, s’acheter une nouvelle tondeuse parce que ça fait longtemps qu’on en a pas changé… 

Mais avez-vous vraiment besoin de toutes ces choses ? 

Le Black Friday est un synonyme de la surconsommation de masse, on achète des choses dont on a pas vraiment besoin, qui attirent parce que c’est moins cher, ou pour remplacer du matériel qui bien souvent fonctionne encore mais dont le design est un peu vieillot. 

Les prix sont réduits drastiquement (ou non) afin de pousser à la (sur)consommation. Que l’on fasse partie des plus modestes ou non, les prix sont alléchants, mais quand les plus modestes peuvent s’acheter des articles qu’ils ne peuvent s’offrir habituellement, celles et ceux qui ont un pouvoir d’achat supérieur vont acheter sans nécessité. 

Plusieurs questions se posent : 

  • Le black friday est-il vraiment avantageux économiquement ? 
  • Quelles sont les conséquences de cette journée pour l’environnement ? 
  • Comment raisonner sa consommation de produits ? 
  • Quelles alternatives ? 

  1. Avantageux ou pas ? 

Comme dit plus haut, il peut s’avérer, et notamment pour les plus modestes, de dénicher une affaire concernant un produit dont on avait besoin ou vraiment envie (oui on a le droit de se faire plaisir dans la vie, on est pas des monstres). 

Mais comme pour les soldes, n’avez-vous pas déjà été étonné.e.s de voir un article soldé au même prix que celui affiché une semaine ou deux avant ? Certaines marques le font à chaque période de soldes / black friday ou encore cyber monday, vous laissant croire que vous faites une affaire, alors qu’il n’en est rien ! 

  1. Les conséquences 

Les conséquences pour l’environnement sont malheureusement multiples. 

Afin de répondre à la demande, les enseignes produisent en masse. Personne n’est aujourd’hui sans savoir que la production de produits à de nombreux impacts sur l’environnement, alors on imagine aisément que ces impacts s’alourdissent à l’occasion de ce type d’événement. 

L’utilisation du numérique n’est pas sans impact non plus, en effet, les commandes sur internet nécessitent la quasi-totalité du temps du suremballage et donc du gaspillage de ressources. Ce mode de consommation implique également une forte hausse du trafic routier en raison des livraisons, et ainsi une hausse des émissions de carbone relâchées dans l’atmosphère. 

Qui dit achat, en ligne ou en magasin, dit déchet. Quelque soit le produits achetés, il y a toujours du déchet avec : étiquettes de vêtements, emballage du produit, suremballage de livraison. 

Lorsque l’on achète dans la précipitation, de manière compulsive et excessive, ou encore tout simplement sur internet, il arrive de ne pas être satisfait de l’achat, ou d’avoir une erreur de taille ou de modèle. Alors que fait-on ? Un retour produit, et celui-ci est également un problème pour l’environnement. S’il se fait par livraison, ce sont de nouveaux des emballages qui finiront à la poubelle et du trafic routier supplémentaire. 

On n’oublie pas les très nombreuses transactions bancaires qui ont lieu durant cette journée, qui sont également génératrices de gaz à effet de serre. 

Quand on parle de Black Friday, on ne peut oublier la publicité. Celle-ci, en plus de polluer visuellement nos vies (vous en avez pas marre de voir des pubs à longueur de journées ?) a un fort impact sur la planète : impressions d’affiches, de tracts, envoi massif d’e-mails (oui, les e-mails représentent une pollution non négligeable, selon l’ADEME, un mail d’1 Mo émet 15 g de CO2). 

Enfin, n’oublions pas l’impact social, car si des enseignes sont en mesure de réduire à très bas coûts certains de leurs produits, c’est qu’il y a anguille sous roche. Conditions de travail dégradées et précaires, droits sociaux ignorés, salaires extrêmement bas… Lorsque votre main d'œuvre ne vous coûte pas cher, il est plus facile de proposer de fort rabais à vos consommateurs. 

  1. Comment éviter les achats compulsifs ? 

Acheter de manière compulsive ou pour se faire plaisir, évidemment ça arrive, mais pour être sûr.e de ne pas culpabiliser de ses achats ou d’acheter utile, on te propose deux méthodes de questionnement, relativement similaires, qui permettent de réfléchir sur 5 points avant d’acheter : 

La première, la méthode BISOU : 

  • Besoin : est-ce que j’ai vraiment besoin de cet objet ?
  • Immédiat : est-ce qu’il me le faut maintenant ?
  • Semblable : est-ce que je n’ai pas déjà quelque chose de similaire chez moi ?
  • Origine : d’où vient le produit ?
  • Utile : est-ce qu’il va réellement me servir ?

La deuxième : 

  • Est-ce que je vais l’utiliser au moins 30 fois ? 
  • Est-ce que je peux le louer ou l’emprunter ? 
  • Est-ce que j’en ai vraiment besoin ? 
  • Comment a-t-il été fabriqué ? Dans quel pays, à partir de quelle matière ? 
  • Est-ce que je peux le remplacer par quelque chose de plus responsable ?

Ces deux modes de questionnement nous invitent à réfléchir sur l’intérêt ou non d’un achat à un instant T. Acheter pour acheter n’est pas une solution, certains outils/matériel/objets peuvent être empruntés à votre famille / amis / voisins / ou encore sur des sites de prêts entre particuliers ; les vêtements pour les grandes occasions peuvent être loués, plutôt que de dormir dans vos placards pendant des années. Pour faire des économies, le bon réflexe c’est de vérifier si vous pouvez trouver votre article en seconde main. Pour vous permettre des achats plus responsables, vous pouvez chercher des marques plus éco-friendly.

  1. Les alternatives 

Afin de contrer cette journée de surconsommation, il existe des alternatives : 

  • Buy Nothing Day  ou journée sans achat : c’est une opération de boycott pour protester contre le gaspillage de la société de consommation. Le mouvement est né au Canada dès 1992 et repris par l’ONG Greenpeace.
  • Le Slow Friday : échanger plutôt qu’acheter. En 2022, quelques boutiques de vente de vêtements de seconde main en France l’ont pratiqué, avec pour principes de venir avec deux vêtements contre deux vêtement équivalents de la boutique/ 
  • Le Green Friday : ne pas pratiquer de réduction durant cette journée. En 2022, ce sont 560 enseignes engagées, en France et en Belgique, dans la démarche afin de sensibiliser aux impacts de la surconsommation pour notre environnement et ne pas inciter à l’achat compulsif. Ces enseignes s’engagent par ailleurs à reverser 10% de leur chiffre d’affaires à des associations engagées pour l’environnement. 
  • Giving Tuesday : plutôt que d’acheter sans cesse, pourquoi ne pas plutôt donner ? Cette journée sert à inciter à l’altruisme, la générosité, l’engagement, à travers notamment la collecte et la récolte de dons.
  • Pour lutter contre la pollution publicitaire qui s’abat sur nos boites mails : on se désinscrit des newsletters qu’on ne lit pas, on ne s’inscrit pas systématiquement à toutes les newsletters (ou alors, on se désinscrit une fois qu’on a eu la réduction proposée pour l’inscription). Et on pense à vider sa corbeille régulièrement. 
  • De notre côté, on vous propose une astuce qui fonctionne à chaque fois : vous aurez automatiquement 100% de remise à chaque produit non acheté, pas mal non ? 

Pour conclure, cette année le Black Friday c’est le 24 novembre, alors que la journée mondiale sans achat c’est le 27 novembre… Appeler à consommer toujours plus, pour appeler finalement à ne pas consommer, ne serait pas un peu se moquer du monde ? 

Sources : 

https://france.attac.org/

https://reporterre.net/

https://www.brut.media/fr/nature

https://www.nowuproject.eu/fr

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